C’est au prieuré d’Oriocourt qu’eut lieu la réunion entre les trois évêques (Metz, Nancy et Spire) concernant le redécoupage des diocèses. Ancien abbé bénédictin de Maria Laach en Allemagne, Mgr Benzler, nommé évêque de Metz en 1901, érigea le prieuré en abbaye en 1907.

Le Kaiser Guillaume II vint plusieurs fois dans notre secteur : à Vic en 1908 puis en 1910 (date inscrite sur la cheminée au premier étage de l’Hôtel de la Monnaie restauré sur décision impériale) et à Morhange en 1912 pour la préparation de la guerre à venir !78

Peu avant le déclenchement du conflit, les Allemands préparèrent « leur » terrain au long de la frontière. Ainsi une ancienne tour d’enceinte du domaine d’Aulnois fut discrètement aménagée en blockhaus en bordure de la Seille !

A peine la déclaration de guerre eut-elle lieu que déjà la propagande agit et les rumeurs les plus folles coururent dans tout le pays.
Ainsi un tract annonçant faussement la mort du curé de Moyenvic fusillé sauvagement par les Allemands le 4 août 1914 circulait-il à Paris.

A Manhoué, près du pont de la Seille, un monument rappelle le sacrifice des trois premiers soldats du 26e R.I. de Nancy tués le 7 août.

A Château-Salins, une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison (Rue de Strasbourg) où le général Foch, commandant du XXe Corps d’Armée, séjourna lors de cette offensive française.

Le 19 août, les Français étaient au pied des hauteurs de Morhange. Mais dès l’aube du 20 août, la contre-offensive allemande fut terrible et le piège se referma sur nos troupes contraintes de se replier.
C’est dans ce contexte que se situe l’affaire de Dalhain que l’on peut considérer comme un village martyr de la guerre de 14.81

 Après l’échec allemand au Grand Couronné devant Nancy, le front se figea et de nouveaux ouvrages militaires reliés par des tranchées « fleurirent » un peu partout dans le secteur.
82La forêt de Bezange est particulièrement « bien fournie » à cet égard !

On trouve également des casemates du côté français comme celle du 26e génie à Moncel-sur-Seille datée de 1916.

 

Difficile quand on évoque cette période d’occulter le « gros Max », cet énorme canon de 380 dissimulé dans la forêt entre Hampont et Morville qui terrorisa Nancy entre janvier 1916 et février 1917 !
L’antre du monstre est toujours visible dans les bois !

Ce site fut bien sûr abondamment bombardé par les Français.
La ferme voisine d’Hédival avait été transformée en un véritable hôpital de campagne à l’arrière du front. Le nombre de casques demeurés là sans leurs propriétaires y est impressionnant !

Le 3 novembre 1917 tombèrent les trois premiers soldats américains à Bathelémontlès- Bauzémont dans le canton d’Arracourt. Un an plus tard, il y aura jusqu’à deux millions de « Sammies » (soldats de l’oncle Sam) sur le sol de France au moment de l’armistice !

Le 11 novembre 1918, la guerre était enfin finie. Le 17, Château-Salins était libéré.

Retour à la France ! Partout le soulagement ! La fin du régime du Kaiser fut célébrée avec joie.
Une carte postale alors en circulation montrait le « Doudon de Guéblange » au pied de la statue quibolée* de l’empereur Guillaume II à Metz . Le texte en patois, ironique et vengeur, mérite
d’être écouté (en version audio sur le site )88

Bilan de toute cette tragédie : des millions de morts dans les deux camps ! La stèle dressée dans l’ancien cimetière militaire d’Oron a été ramenée au village près de la mairie.

89Côté allemand, le cimetière du Hellenwald (la claire forêt) à Morhange aligne les croix noires des vaincus ! Tous ces cimetières militaires jalonnent aujourd’hui la ligne des combats d’hier. * kiboler = culbuter, renverser (en patois lorrain)

Un quart de siècle après la première (qui devait être la dernière !), éclatait la deuxième guerre mondiale.

La fulgurante offensive allemande commença le 10 mai 1940.
Le 14 juin, la Wehrmacht entrait dans Paris. Ce même jour, débutait une très puissante attaque ennemie du maillon faible de la ligne Maginot en Lorraine en direction du bassin Sarre-Nied-Seille.
L’armée française presque partout en débâcle résista chez nous avec vaillance et vigueur. A Moyenvic, un monument original rappelle le sacrifice des 22 hommes tombés lors de la prise du village le 17 juin.
A Lagarde, un autre monument commémore la résistance héroïquedes grenadiers polonais le 18 juin près du canal de la Marne-au-Rhin.

A peine conquise, notre région fut annexée au Reich et de façon bien plus dure qu’après la défaite de 1870. Dans notre Saulnois essentiellement francophone presque toute la population jugée non assimilable fut expulsée vers le Sud de la France dès novembre.
Les plus anciens d’entre nous se souviennent encore des autobus ou des camions venus « ramasser » les futurs « réfugiat’ » pour les conduire jusqu’aux trains de l’exode.

92Pour les « restés », la vie sous la dictature nazie ne se déroula pas comme « un long fleuve tranquille ». Les oriflammes à la croix gammée flottaient sur les bâtiments officiels … mais pas eux seuls !
Sur ce cliché, les troupes conquérantes venant de la Place de la Saline à Château-Salins défilent entre l’église et l’auberge (chez Bouillon) tenue alors par un certain Rudolf Nagel. [photo : Gilles Poirel]

Sous la férule du Gauleiter Bürckel, la Moselle fut entièrement germanisée. La langue allemande fut désormais la seule admise et la grand’rue de nos villes devint souvent la « Hitlerstrasse » comme ce fut le cas au chef-lieu depuis la Rue de Nancy jusqu’aux feux !

 Les réfugiés, quant à eux, s’intégrèrent à leurs communes d’accueil. Ainsi, au Bugue, en Dordogne, une Castelsalinoise épousa-t-elle celui qui fut élu maire (communiste) en 1945.

 La libération n’eut lieu chez nous qu’en novembre. Mais dès septembre 1944 se déroula dans le secteur d’Arracourt la plus grande bataille de chars après celle de Normandie.

Saccagée et endommagée par les combats, la sous-préfecture occupa provisoirement d’autres locaux comme la maison de maître tout au fond de la Place de la République.

Les gendarmes, arrivés avec les Américains, accueillirent plus tard les habitants de retour d’expulsion lesquels commencèrent à aligner les tas de pierres de leurs maisons ruinées.

En 1950, le ministre de la reconstruction visitait le Saulnois. Cependant dès 1948, lors de la « Fête de la Renaissance » on arborait le fameux « ce name po tojo (ce n’est pas pour toujours ! » !

 

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